Allergie aux acariens
La poussière de maison est une mine d’or où l’on retrouve diverses particules en tous types comme des moisissures, pollens, débris de peau ou de cheveux, pellicules, spores de champignons, plumes, virus et bactéries, mais également des acariens. Ces derniers représentent la grande partie de la poussière de maison.
Qu’est-ce qu’un acarien ?
Les acariens sont des très petites araignées d’ordre microscopique. Invisible à l’œil nu, ils ont une taille qui ne dépasse pas 0,3 mm, ils nourrissent de nos peaux mortes, poils, cheveux, ongles et autres squames humains. Ils aiment les milieux légèrement chauds et humides et se nichent essentiellement dans les tissus, la laine et la plume. On les trouve le plus souvent dans les matelas, les oreillers, les tapis ou les canapés. Les acariens sont les hôtes naturels de notre environnement, leur présence n’est pas le signe d’un manque de propreté.
L’humidité et la chaleur modérée font le bonheur des acariens. Pour se multiplier, ils ont besoin d’un milieu moyennent chaud (entre 22 et 28°C) et humide. Les acariens et leurs déjections se concentrent de préférence à la tête et sur les bords du lit. Autres réservoirs dans lesquels aiment se prélasser les acariens: oreillers, duvets en plumes, meubles capitonnés, tapis, moquettes, rideaux épais, couvre-lits en laine, jouets en peluche, bibliothèques et autres endroits mal ventilés.
L’allergie aux acariens
L’allergie aux acariens est très fréquente. Ainsi, ce que l’on appelait autrefois « une allergie à la poussière » correspond en réalité à une allergie aux acariens. On est allergique aux excréments d’acariens et à leurs cadavres. L’allergène principal se trouve dans les déjections des acariens. Comparés à ceux du chat, les allergènes des acariens sont lourds et naviguent à 20 centimètres au-dessus du sol ou du matelas. Donc, à moins de brasser l’air en passant l’aspirateur, on n’entre pas en contact avec eux tant que l’on reste debout. Par contre, allongé sur le tapis ou sur le lit, on a toutes les chances d’en inhaler abondamment. Les particules allergéniques entrent alors en contact avec la peau et les muqueuses respiratoires.
Périodes sensibles
Plusieurs personnes allergiques aux acariens souffrent généralement pendant l’automne et l’hiver durant lesquelles les acariens se réfugient dans les maisons pour profiter de la chaleur et se reproduire. Ils peuvent pondre jusqu’à 300 œufs dans leur courte vie de 80 jours et évacuer 200 fois leur poids en excréments. En moyenne, un lit peut être infesté par des millions d’acariens.
L’allergie aux acariens est une réaction immunitaire inadaptée de l’organisme en contact avec les déjections des acariens. C’est une réaction d’hypersensibilité qui induit la libération des substances inflammatoires. Cette réaction d’hypersensibilité se passe en deux phases :
La phase de sensibilisation à l’allergène qui passe totalement inaperçue. Lors d’un premier contact avec l’allergène, l’organisme va produire des anticorps appelés immunoglobulines « E ».
La phase du deuxième contact durant laquelle les signes apparaissent. Lors d’un nouveau contact avec l’allergène, les immunoglobulines « E » sont effectives et vont déclencher une réaction inflammatoire par la libération de certaines molécules comme « l’histamine ». La réaction peut alors être nasale, respiratoire, oculaire ou cutanée. Les signes de l’allergie apparaissent chaque fois que le nombre d’acariens présents est trop important. Les manifestations les plus répandues sont souvent nocturnes : une rhinite qui se manifeste par un écoulement nasal et des éternuements, les yeux qui grattent et deviennent rouges (conjonctivite), une toux sèche nocturne voire une crise d’asthme allergique. Et dans des cas moins rares, l’eczéma et l’urticaire.
Le diagnostic de l’allergie aux acariens est établi lors d’un interrogatoire minutieux au cours duquel le médecin va rechercher la présence d’antécédents allergiques personnels et familiaux. L’interrogatoire associé à l’examen médical permet de décider de la nécessité et de la nature des tests à effectuer. Un simple test cutané pratiqué par l’allergologue suffit au diagnostic. Le test consiste à déposer une petite goutte d’allergène à tester sur la peau du bras sur laquelle une petite griffure a été réalisée au préalable. Le test est indolore et prend quelques minutes seulement. En effet, si après 15 minutes la peau rougit et gonfle, alors l’individu est allergique aux acariens. En cas de doute, le test cutané peut éventuellement être complété par un dosage sanguin des immunoglobulines « E ».
Traitements contre l’allergie aux acariens
Plusieurs traitements sont disponibles, la première mesure à prendre après la confirmation du diagnostic est la diminution du nombre de d’acariens présents dans l’environnement. Pour cela, il est conseillé de faire fréquemment le ménage de la maison en utilisant de préférence un filtre anti-acariens HEPA (filtre de particules aériennes à haute efficacité). Il est recommandé de bien aérer les pièces de l’habitat, de limiter l’accumulation de poussière, de renouveler souvent sa literie en utilisant des tissus anti-acariens. Des médicaments permettent de soulager les symptômes de l’allergie, ce sont des médicaments appartenant à la famille des « antihistaminiques » prescrit par l’allergologue. Ces médicaments sont le plus souvent utilisés le soir à cause de leur effet somnolent.
La désensibilisation est une autre arme thérapeutique mais elle prend du temps. Ce traitement agit directement sur la réaction immunitaire en cause dans l’allergie en induisant progressivement une tolérance à l’allergène. L’organisme réapprend à supporter la présence des acariens. Elle existe soit sous forme injectable soit sous forme de gouttes sublinguales. Les bienfaits se font ressentir au bout du 3ème ou 4ème mois de traitement qui dure 3 à 5 ans au total. L’efficacité de ce traitement est variable d’une personne à l’autre.
La prévention reste le meilleur moyen de lutte contre les acariens, voici quelques conseils simples et très utiles :
- Aérez la maison deux fois par jour pendant au moins 15 minutes.
- Nettoyer régulièrement la literie et les meubles.
- Limiter l’apport d’humidité (pas d’humidificateur, ni de plantes, n’utilisez surtout pas les nettoyeurs à vapeur).
- Garder les chambres dans des températures ambiantes > 27°C, les acariens sont détruits par de fortes températures.
- Les acariens aiment les poils. N’utilisez pas d’oreillers, ni de couette en plume, il vaut mieux utiliser du tissu synthétique.
- Préférer un sommier métallique.
- Utiliser des housses spéciales imperméables aux acariens et les nettoyer régulièrement.
- Supprimer les peluches ou les laver au moins tous les 3 mois à 60°C.
- Ajouter un acaricide à la lessive pour les lavages à 30°C.
- Eviter les moquettes lourdes que les acariens utilisent comme foyer de prolifération et privilégier les linos qui sont légers et plus facile à laver.